SEFROU
Les vergers entourent Sefrou. Cette petite ville blanche au
pied du Moyen Atlas abrita longtemps une forte minorité juive. On se promenera
dans le centre-ville sur les bords abrupts du lit profond creusé par l'oued
Aggai, qu'enjambent de nombreux ponts voutés.
En juin, on ne manquera pas la fête des cerises, occasion de
danses et de manifestations folkloriques.
Le nom de la ville lui vient de la tribu berbère des Ahel
Sefrou, convertie au judaisme. Elle occupait au début de l'ère islamique les
parages de l'oued Aggai et de la rivière qui porte aujourd'hui le nom d'oued el
Yhoudi.
Après la fondation de Fès (IXe siecle), Moulay Idriss
réussit à convertir les habitants de la cité qui s'appelait alors Habouna. La
ville, qui avait déjà quelque importance au XIIe siecle grâce à sa situation
entre Fès et le Tafilalet, se développa encore un siècle plus tard lorsqu'elle
reçut une importante colonie israélite venue du Tafilalet et du sud de
l'Algérie.
Accès : en arrivant de Fès, peu après être entré dans la
localité, on découvrira sur la gauche les murs de la ville, percés d'une porte
monumentale qui constitue l'accès principal à la médina. A droite, vaste
esplanade où l'on peut garer son véhicule.
Avant d'atteindre cette esplanade, on passe au pied d'une falaise
(à droite).
L'une des nombreuses cavités percées dans son flanc est
réputée être le tombeau du prophète Daniel, et le lieu ou se seraient endormis
pendant longs siècles sept croyants et leur chien. Le site est l'objet d'un pèlerinage
pour les juifs comme pour les musulmans.
La ville ancienne (souk le jeudi), ceinte d'un rempart (fin
du XVIIIe siècle - début du XIXe siècle), est traversée par l'oued Aggai, aux
crues souvent catastrophiques. Plusieurs, portes donnent accès aux différents
quartiers qui entourent l'ancien mellah. Des l'entrée, les nombreux balcons
témoignent d'une longue présence juive. A côté de la mosquée de Chebbak, située
en bordure de l'oued, la zaouia de Sidi Lahcen ben Ahmed prétend détenir avec
la localité d'Azzaba, voisine de Sefrou, le corps de ce saint personnage qui
vécut au XVIIIe siècle
Les cascades de l'oued Aggai. De l'esplanade, continuer tout
droit (en direction de la ville moderne). Apres un pont qui enjambe l'oued,
tourner immédiatement à dr. Poursuivre en prenant à chaque croisement la route
carrossable à de manière à rester le plus près possible de la rivière. 1 Km
plus loin, on atteint la rive de l'oued (la route se termine 500 m après sur
une petite place à côté des cascades). C'est un lieu de promenade pour les habitants
de la ville qui viennent chercher ici un peu de fraîcheur pendant la saison
chaude. Deux petits restaurants permettent de se sustenter.
La koubba de Sidi bou Ali Serghin. Apres avoir franchi le
pont sur l'oued , continuer tout droit. On pénètre alors dans la partie moderne
de Sefrou. 500 m environ après le pont, prendre à dl'. à un carrefour dominé par
le bâtiment de la poste (à droite). La rue monte jusqu'à la koubba. Depuis ce
lieu saint (on ne visite pas) construit à proximité de la source miraculeuse de
Lalla Rekia, vue étendue sur Sefrou entouré de son tapis de verdure que l'on
compare à une oasis sans palmier.
Ces lieux étaient autrefois le théâtre d'une étrange
coutume: on y sacrifiait chaque année un bouc noir, une poule noire ou une
poule de sept couleurs, ou un coq blanc. Le sang répandu dans l'eau de la
source avait le pouvoir de guérir de la folie.
Plus haut, on atteint les soubassements du fort de Sidi Ali
Ben Ziane, ancien fort Prioux. De là, le panorama est encore plus vaste.
Environs de Sefrou
1 - Les gorges du Sebou (90 Km Est - Nord-Est par les routes
CT461O, S326 et Pl).
Sortir de Sefrou par la CT4610 en direction d'El Menzel.
6 Km : bifurquer à gauche vers El Ouata (16 km).
Cette route se prolonge au-delà d'El Ouata en direction de
la sortie des gorges de l'oued Sefrou, véritable canon dont les falaises
varient du rouge au bleu le plus sombre à l'heure du couchant. L'oued est bordé
de trembles, de sapins et de chênes verts.
Revenant au carrefour on tourne à gauche pour reprendre la
CT4610.
23 Km : traversée de l'oued Sebou en amont des gorges. La
route passe en contre-haut de la vallée du Sebou et en vue des gorges
encaissées de cet oued. Elle traverse ensuite l'oued Chemounda et offre une
belle vue d'ensemble sur le site d'El Menzel.
31,5 Km : El Menzel (10785 habitants), gros village des Béni
Yazgha établi dans une belle situation, à flanc de montagne, au-dessus de la
vallée de l'oued Chemounda.
38 Km : on rejoint la route S326 que l'on suit à gauche
En prenant à droite, on atteint Riliat el Kheir
(8373habitant ; 12 Km Sud-Est), sur le territoire des Ait Ighezrane dont les
femmes tissent des tapis de haute laine à fond blanc. L'agglomération est
située en bordure du plateau (falaise) dominant de plus de 300 m la vallée de
l'oued Zloul, au-delà de laquelle s'élève la barrière montagneuse du massif du
Bou Iblane et du djebel Bou Naceur.
De là, une bonne route souvent impressionnante dans ses
à-pic à flanc de montagnes mène au refuge de Taffert (45 Km) au milieu du
massif du Bou Iblane. A quelques kilomètres de route vers l'E., amorce d'une
station de ski (remonte-pente). Ces pentes Nord du djebel Bou Iblane, très
neigeuses, se prêtent au ski de printemps
57 km : Bir Tarn-Tarn, ou l'on retrouve la route reliant Fès
à Taza
90 Km : Fès
2 - Bhalil (10678 hab. ; 7 km Nord-Ouest par la P20 en
direction de Fes ; prendre à gauche la CT4006).
Si le village lui-même ne présente guère d'intérêt, son
histoire mérite en revanche une mention. Selon les gens des environs, son nom
serait la contraction de behalil, les sots. Ses habitants se donneraient en
effet des ascendances chrétiennes en niant toule origine berbère ou arabe. Un
moussem des fiançailles s'y tenait autrefois: les filles de Bhalil étaient
réputées pour leur blondeur et leurs formes arrondies.
On attribue par ailleurs une origine romaine à la localité,
qui aurait été occupée au 1er s. apr. J .-C. par la seconde Légion dont le
quartier de Chkounda, déformation de Secunda, serait l'unique témoiguage.
Il est possible de monter au-dessus du village sur les
flancs du djebel Kandar, creusés de quelques habitations troglodytiques. La vue
s'étend sur Fès et la plaine du Sais.
A voir encore dans la région
Fès (33 Km Nord-Ouest)
Ifrane (76 Km Sud-Ouest)
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